Décision du Bureau : 18.COM 1.BUR 4.1

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatifs à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document LHE/23/18.COM 1.BUR/4 Rev. ainsi que la demande d’assistance internationale n  02044 soumise par le Botswana,
  3. Prend note que le Botswana a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Soutien à la danse populaire seperu et de ses pratiques associées :

Destiné à être mis en œuvre par le Ministère de la jeunesse, du genre, des sports et de la culture, ce projet de dix-huit mois a pour objectif la sauvegarde de « la danse populaire seperu et ses pratiques associées », un élément inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente en 2019. L’élément comprend le chant, la danse et les rituels sacrés qui jouent un rôle important dans la vie des communautés du district de Chobe. Le nombre des détenteurs des connaissances et des praticiens est en constant déclin, avec des conséquences néfastes sur la visibilité, la continuité et la transmission de l’élément. Les méthodes traditionnelles de transmission ont été fragilisées par les modes de vie modernes ou les contraintes des moyens de subsistance. Il en résulte par exemple une déformation et une perte du contexte du sens de certaines pratiques, un non-respect des tabous ou l’impossibilité pour les élèves de découvrir l’élément. Les principaux objectifs du projet sont, entre autres, de soutenir la transmission de l’élément aux jeunes générations et de mettre en œuvre une série d’activités qui contribueront à la mise en œuvre du plan de sauvegarde établi au moment de l’inscription de l’élément. Le projet vise à soutenir des initiatives menées par des praticiens, notamment des ateliers de renforcement des capacités et la création de comités du patrimoine culturel immatériel au niveau des villages et d’associations au niveau du district.

  1. Prend également note que cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’elle prend la forme de l’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
  2. Prend également note que le Botswana a demandé une assistance d’un montant de 94 447 dollars des États-Unis au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
  3. Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n  02044, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :

Critère A.1 : Cette demande a été soumise à la suite de consultations élargies au sein des communautés de neuf villages du district de Chobe où sont pratiquées la danse populaire seperu et ses pratiques associées. Le projet prévoit la participation des communautés concernées aux activités de sauvegarde, par le biais des structures existantes des autorités traditionnelles, des associations culturelles locales et de la communauté des groupes seperu. Les membres de la communauté prendront part aux ateliers de renforcement des capacités, aux activités de sensibilisation et au travail sur le terrain. Le projet met l’accent sur le rôle central et actif des communautés tout au long de sa mise en œuvre, de la planification jusqu’à la supervision et au suivi.

Critère A.2 : Le budget est présenté de manière structurée, correspond aux activités prévues et est cohérent avec le calendrier. Le montant de l’assistance demandée semble approprié au regard de la mise en œuvre des activités proposées.

Critère A.3 : Pour contribuer à la sauvegarde de l’élément, le projet propose un ensemble de onze activités organisées autour de six composantes principales qui contribueront à : a) assurer la transmission des pratiques liées à l’élément à la jeune génération ; b) renforcer les capacités de sauvegarde des communautés locales ; c) documenter et mettre à jour l’inventaire de l’élément ; d) améliorer la visibilité de l’élément, et e) promouvoir une production éthique de la robe « mushishi » grâce à une formation dispensée à des créateurs. Un grand nombre des activités incluent une réflexion sur les aspects économiques de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Le but recherché est d’atténuer l’impact négatif de la décontextualisation et de la commercialisation de la pratique en question. Les activités proposées sont présentées de manière logique et le calendrier semble réaliste, permettant d’atteindre les résultats attendus du projet.

Critère A.4 : L’assistance contribuera à obtenir des résultats durables conformément aux objectifs du programme. Tout au long du projet, les activités contribueront à la mise en œuvre du plan de sauvegarde existant par les collectivités et les différentes parties prenantes. Le projet contribuera à la mise en place de comités du patrimoine culturel immatériel au niveau des villages, de l’association de district de seperu et de clubs scolaires de seperu. Les membres de ces organisations seront chargés de soutenir la mise en œuvre de la Convention de 2003. En outre, le projet permettra aux maîtres praticiens – les Ingongis - de transmettre leurs connaissances aux jeunes générations, notamment d’enseigner aux élèves comment pratiquer la danse et les chants folkloriques seperu. La participation des enseignants permettra d’améliorer les connaissances et la transmission des compétences grâce à la création d’une dizaine de clubs scolaires dans les établissements primaires et secondaires. Enfin, les jeunes créateurs seront encouragés à perpétuer la pratique du « mushishi » tout en comprenant sa signification culturelle et sociale.

Critère A.5 : L’État partie soumissionnaire contribuera à hauteur de 6 pour cent (5 553 dollars des États-Unis) du montant total du budget du projet (100 000 dollars des États-Unis). Par conséquent, l’assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour 94 pour cent du montant total du budget du projet.

Critère A.6 : Le projet se concentre sur le renforcement des capacités des communautés pour renforcer la viabilité de l’élément. En plus de renouveler la formation du Comité du patrimoine culturel immatériel du district de Chobe, le projet contribuera à décentraliser les responsabilités de sauvegarde du PCI en les répartissant entre les comités du PCI au niveau de neuf villages du district de Chobe. En outre, le projet facilitera la formation des coordinateurs des clubs scolaires de seperu et accompagnera les efforts du Ministère de la culture, qui a déjà lancé des ateliers de formation pour les enseignants et les élèves. Le volet de renforcement des capacités du projet ciblera également des couturiers sélectionnés, en particulier de jeunes créateurs. Au total, le projet devrait former trois cents personnes à la sauvegarde de l’élément.

Critère A.7 : Le Botswana a bénéficié d’une assistance internationale du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour le projet intitulé « La valorisation du savoir-faire de la poterie en terre cuite dans le district de Kgatleng » (dossier n  01153, février 2017 – juin 2018, 68 261 dollars des États-Unis). Les travaux prévus par le contrat et relatifs à cette assistance ont été réalisés conformément aux réglementations de l’UNESCO.

Paragraphe 10(a) : Le projet a une portée locale et sa mise en œuvre implique des partenaires nationaux, y compris le Ministère de la culture, des organisations non gouvernementales locales et des autorités locales.

Paragraphe 10(b) : Le projet devrait accroître la visibilité, la viabilité et la pratique de l’élément et inciter d’autres communautés à sauvegarder leur propre patrimoine culturel immatériel.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale du Botswana pour le projet intitulé Soutien à la danse populaire seperu et de ses pratiques associées et accorde un montant de 94 447 dollars des États-Unis à l’État partie à cette fin ;
  2. Félicite l’État partie demandeur de l’approche de sauvegarde choisie, qui prend en compte les aspects économiques de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel liés aux moyens de subsistance, en s’efforçant d’atténuer l’impact négatif de la décontextualisation et de la commercialisation de l’élément concerné ;
  3. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le budget et le plan de travail des activités qui seront financées par le Fonds du patrimoine culturel immatériel soient suffisamment détaillés et précis de manière à fournir une justification suffisante des dépenses ;
  4. Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.

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